26 août 2011

La sexualité et la femme haïtienne




Vous voulez parler de la sexualité et de la femme haïtienne ? Il faudrait d’abord nous dire à quel niveau social vous referez-vous ?

La majorité des femmes haïtiennes n’est malheureusement pas capable de s’approvisionner dans un supermarché et être « séduite » par un galant gentilhomme, lui ramassant son mouchoir tombé par terre.    

S’il y a un luxe dont nous jouissons, c’est celui d’être probablement le pays de plus “étudié” sur terre. Chaque ONG, chaque mission internationale commence avec une série d’études qui –inévitablement – atterrissent dans un tiroir... comment autrement justifier la même ou similaire étude l’année prochaine. Si nous ne prenons que le système de canalisation de la Capitale, nous allons « déterrer » 5 études qui ont été fait depuis 2004, toutes très élaborées, très professionnelles et très chères (bien sure) et aucune n’a jamais été appliquée.

Mais retournons sur la femme haïtienne et sa sexualité… ou le syndrome de « finance+sexualité+attention » comme M. Jabon l’appelle sur le forum.

80% de la population haïtienne vit en-dessous du seuil de la pauvreté. La « femme haïtienne » typique n’est alors pas capable de suivre ces caprices, décrits avec autant de détails juteux.

Voici la triste réalité :
-       Plus de 50% de la population haïtienne est plus jeune que 15 ans.
-       16% des femmes enceintes reçues dans les centres de santé ont moins de 15 ans.
-       0.2% d’entre elles ont eu déjà PLUS DE 3 ACCOUCHEMENTS antérieurs.
-       39% ont un intervalle inter génésique de moins de 2 ans.
-       Seulement 32% des femmes de 15 à 24 ans ont une connaissance « complète » de l’éducation sexuelle et des maladies vénériennes, telle que le SIDA.
ET
-       15% de ces filles ont eu des rapports sexuels (souvent forcés – d’où notre « jolie » expression du viol consenti) avant l’âge de 15 ans.

Savez-vous que dans certains cercles, la « meilleure pratique » pour se protéger du SIDA et jouir quand même de toutes les sensations (alors sans condom), c’est celle de coucher avec une vierge? Trop souvent cet enfant est infectée par la suite par son partenaire plus âgé et abusif, ou tombe enceinte. Qui sera « crucifiée sur la place publique » ? Définitivement pas l’homme.

Due au fait qu’avant la découverte du rétrovirus VIH, l’haïtien a été identifié comme le 4ème H de la maladie faussement appelé 4H, les habitudes et comportements sexuels de la population haïtienne ont été extensivement étudiés et réétudiés et réétudies. Nous pouvons observer des légères modifications au fil des ans, mais toutes les recherches (EMMUS, CAP) témoignent plus ou moins de la même situation tragique:

La femme haïtienne (et je me réfère aux 80% de la population) a en moyenne 5 partenaires durant sa vie. Rares sont celles qui ont la chance de vivre en mariage. La plupart ne connaissent que le « plaçage ». Elles sont en règle de jeu fideles à leur partenaire du moment et acceptent quasiment tout de lui, en espérant de pouvoir produire un fils, capable d’hériter les biens de l’homme en question. Elle travaille, fait le ménage et prépare à manger pour son partenaire, auquel elle remet tout l’argent restant. L’homme haïtien -grâce à sa puissance de création ou si vous voulez sexuelle- prend tout d’elle… et la force, la plupart de temps, d’avoir des relations non protégées. La femme est délaissée après une période de 5 – 8 ans, obligée de s’occuper seule de ses enfants, d’où la nécessité de trouver un autre partenaire au plus vite.

Je lance d’ailleurs le défi à tous ceux qui parlent avec autant de condescendance et frivolité de la « femme haïtienne » que vous n’avez jamais mis votre pied à Vietnam ! Vous ne savez probablement même pas où se trouve ce petit km2 près de la mer, à quelques 100 mètres après Le Lambi. Trop de femmes sont forcées de se vendre pour l’équivalent d’un dollar américain là-bas et elles ne sont certainement pas à la recherche d’une « aventure 3C » inoubliable. Elle n’essaient que de joindre les bouts à la fin du mois et après avoir investi la moitié de leur rémunération en location d’une cahute en paille, d’un tapis sale et l’achat d’un condom, elles ne sont certainement pas séduites par un gentilhomme, ramassant leur mouchoir et leur offrant de l’attention tendre.

La prostitution plus ou moins « professionnelle » des années 40 – 70/ 80, souvent exercée par des dominicaines dans des établissements tolérables, a fait place à la prostitution « de fin du mois » qui témoigne cruellement de la réalité d’aujourd’hui.

Vos commentaires frivoles et légers ci-après ne prouvent qu’une seule chose : que vous ne savez pas du tout ce qui se passe dans notre pays…

Pourtant les statistiques existent. Il ne faut que les interpréter dans leur contexte … et surtout les comprendre.


http://groups.google.com/group/forumculturel?hl=en

18 août 2011

Les IST/MST et la femme


Mirlande Zaré


Dans cette 6e séance de débats du Club le 11 aout 2011, WE-LEAD  débat de la santé sexuelle et des IST dans une perspective féministe : que faut-il faire pour permettre à la femme d’être informée, d’être actrice dans sa protection contre les maladies et de connaitre ses droits a la santé?


Les responsables du club marient l’information au féminisme comme un outil puissant d'autonomisation, qui joue un rôle positif sur la santé d'une femme. Il faut donc changer la manière de voir les femmes et la manière dont les femmes se voient,  culturellement dominée, discriminée dans les relations sexuelles  pour prévenir les maladies plutôt que se contenter de les traiter, stigmatiser et mépriser. 


Leur apprendre à connaitre les stratégies pour contrer et combattre les barrières culturelles est déjà un grand pas vers la lutte contre les  infections ou maladies sexuellement transmissibles.


Infections sexuellement transmissibles (IST) ou maladies sexuellement transmissibles (MST) ? Selon l’intervenant principal du jour, Docteur Antoine Joseph, Gynécologue clinicien, amateur de musique, responsable d’un groupe de jazz, ancien sénateur de la République et entrepreneur, IST et MST se distinguent par le fait que : Certaines infections ne provoquent pas de symptômes, elles ne sont pas vues comme des « maladies». Ces « infections sexuellement transmissibles (IST) se transmettent entre partenaires au cours de différentes formes de rapports sexuels : contacts génitaux ou sanguins, rapports oraux, vaginaux ou anaux (muqueuses et fluides corporels).


Apres l’heure conventionnelle de fin des débats, les questions du public ont permis a WE-LEAD d’insister sur le droit de toute personne de disposer de son corps pour prendre des décisions et donner son consentement à des relations sexuelles en connaissance de cause. Cela signifie connaitre les risques et faire connaitre son droit a l’usage de son corps, faire un choix éclairé sur chaque personne avec qui on veut avoir des relations sexuelles. Des discussions, des expériences préjudiciables pour la santé ont été évoquées. « Telle femme doit-elle s’occuper de son mari  volage et dominant parce qu’il est atteint du SIDA ?» L’intervenant est pour, les femmes contre par peur du risque que cela représenterait. Et vous?   

Jeudi 11 août 2011


5 août 2011

Marta Stewart, Rachel Roy et Terry Lundgren au centre We-Lead

Rue bloquée de voitures, des agents de sécurité partout, des agents de la PNH bien armés, une pléiade de journalistes avec caméra en main et aussi beaucoup d’applaudissements et des chants tel que "Fanm gen pasyans"; c’est dans cet atmosphère survoltée que le mercredi 27 juillet 2011, lors d’une séance de formation de trois jours sur les Droits des femmes en Haiti au centre WE-LEAD de Heartland Alliance que Marta Stewart, la célèbre présentratrice TV américaine, une des femmes les plus fortunée des USA, Rachel Roy, la designer philanthrope et Terry Lundgren, président et PDG de Macy’s, étaient venus parler aux membres des associations presentes dont KOFAVIV, KONAMAVID, FACSDIS, FAVILEK ; ils ont encourage ces femmes dans la lutte qu’elles mènent pour le respect de leurs droits et ont dit vouloir vendre davantage l’artisanat haïtien dans la grande chaîne de magasins américaine basée à New York. Ensuite nos stars ont pris le soin d’écouter à huit clos quelques jeunes représentantes d’organisations présentes à cette formation, pour s'envoler ensuite vers... le bureau du President Martelly!
Cette formation s’incrit dans le cadre du plaidoyer que fait notre programme pour appuyer le leadership des femmes dans la reconstruction d’Haiti, favoriser leur implication dans la vie civile et politique du pays et lutter pour le respect des droits des femmes.
Journée inoubliable pour le programme WE-LEAD, tout en espérant que nos Stars orienteront leur investissement vers les femmes !

SENSIBILISATIONN SUR LES QUESTIONS DE GENRE

Revisiter le travail de HeartlandAlliance afin d’y intégrer une dimension genre et sensibiliser les collègues sur les questions de genre, tels étaient les objectifs de la formation sur le genre effectue les  13 et 14 juillet dernier  par le programme We-Lead de concert avec le MCFDF pour le reste des programmes de la HeartlandAlliance.   
 Pendant  2 jours Les représentants des différents programmes de la HeartlandAlliance ont pu  explorer et interpréter  les stéréotypes liés à la question du genre, à partir des exemples de la vie courante et des observations effectuées dans l’environnement de travail, et dans le fonctionnement de l’Agence. Des concepts clés lies à ce sujet ont été présentés et nos participantes-ts ont pu les appréhender.


Nos différents ateliers ont permis à nos bénéficiaires, d’assimiler les différents concepts, questionnements soulevés par nos exercices Et, les témoignages poignants qui ont été partagés ont abouti à une  conscientisation collective de l’ampleur du problème et des conséquences  plutôt lourdes pour la société haïtienne  en général mais aussi sur plusieurs aspects  primordiaux de la vie nationale, et sur  l’avenir du pays au final.  La formation sur le genre  a soulevé beaucoup d’échanges et de débats, et plusieurs recommandations  ont été faits quant aux nouvelles orientations que l’agence devrait donner à ses projets et à leur exécution sur le terrain.


Les participante-ts ont vivement exprimé leur désir d’explorer plus avant ces questions. Les différents programmes développés par la HeartlandAlliance sont pour la plupart très genrés compte tenu des bénéficiaires visés, cette formation s’est révélé extrêmement importante, si l’on doit tout au cours de leur exécution ne pas perdre de vue cette dimension genre, répondant ainsi à la prérogative de l’agence qui est la défense et la protection des droits Humains, surtout chez les groupes les plus opprimés.

2 août 2011

La formation itinérante de We-Lead a Petit-Goave

Pendant 2 jours, soit du 21 au 22 juillet 2011, la formation itinérante de We-Lead de Heartland Alliance s’est arrêtée  a Petit-Goâve pour former 17 participantes-ts, dont 4 hommes et 13 femmes, provenant de 3 organisations de base de Petit-Goâve sur la préparation et la mise en œuvre d’un budget avec le support du tableur Excel dans l’objectif principal est de travailler au renforcement des capacités des organisations de femmes haïtiennes.

Cette formation vient en suivi de la première formation réalisée en élaboration et écriture de projet du 14 au 16 juin 2011 dernier ou il est apparu impératif a We-Lead de la renforcer par les techniques de la préparation de Budget en Excel pour assurer que chaque organisation puisse être en mesure d’écrire correctement leur projet en préparant un budget Excel adéquat.
D’une manière simple et explicite, les intervenantes ont présenté un module au moyen de projection (PowerPoin), puis un exemple de budget a été utilisé comme exercice de travaux pratique, suivi d’un atelier de correction,  vérification, et réalisation des Budgets d’abord sur papier puis tapé sur Excel avec les calculs qu’il faut.

Les représentantes-ts ont admis avoir bien assimilé la formation et  ont réalisé leurs Budgets sur Excel, les ont sauvegardé sur clef USB ou  sur  leur mail.
Cette initiative reçue avec satisfaction a permis a des organisations de femmes qui ne demandent que d’être formées pour devenir plus performantes dans leurs luttes revendicatives, d’atteindre un niveau jamais espéré leur permettant de faire montre d’une grande habilité dans les travaux d’exécution et réalisation de leurs organisations.

Pipip ! !! Kap voum ! Quelle est la prochaine destination ?...

1 août 2011

L’éducation populaire féministe fait son chemin

LE CLUB MEMBERSHIP WE-LEAD

21 juillet 2011, le club membership We-Lead, créé par le centre We-Lead, un programme de Heartland Alliance, financé par USAID se situant au # 1 de la rue Montagne, à Pacot, organise sa cinquième session d’éducation populaire féministe sous le thème: « la violence basée sur le genre » dans l’objectif de renforcer le leadership des femmes et d’enrichir leurs savoirs et leur savoir-dire en vue d’une participation consciente et réussie dans les débats publics dans la société haïtienne.


L’empressement a s’exprimer d’un grand nombre de femmes qui prennent place dans la grande salle et dans le couloir attenant, venant de plus de 10 associations et du grand public bénéficiaire des services du centre We-Lead, âgées entre 17 à 55 ans étonnent.

Avec un programme bien préparé, Daphkar Compère et Johanne Marie Altagrace Emeran, membres du comité du club, après les exposés ont vite laissé ces femmes dire leurs mots sur le sujet et avec raison !

Les idées s’envolent au gré des échanges: « La violence basée sur le genre concerne les hommes et les femmes et blesse toute la famille et à la fin la société », « Ce sont les femmes les grandes victimes qui subissent le plus les dommages physiques et psychologiques », « La cause majeure est la famille reproductrice du système qui élève les filles comme des êtres a parfaire par la brutalité » « Les causes secondaires sont la méchanceté des hommes et le manque de « responsabilité des femmes (dans la lenteur de la prise de décisions d’en finir)». On se questionne: « est-ce l’amour ou le manque d’information qui retient les femmes dans les situations de violences ? » 
Dans un contexte de débat pour la finalisation d’un avant projet de loi sur l’élimination de toutes violences faites aux femmes préparé par le Ministère a la Condition Féminine et aux Droits de la Femmes, cette activité vient a point pour encourager les femmes a s’impliquer dans tous les débats et à s’exprimer sur un sujet d’actualité important pour l’avenir de toute la société haïtienne.
                                                                                               Jeudi 21 juillet 2011 par Mirlande Zare