We-Lead à l'ecoute de ses amies

Mercredi 31 aout 2011



Si j'etais présidente.......



Cynthia et Sophie sont les meilleures amies du monde. Elles se retrouvent tous les matins sur la cour de l’école pour discuter  et blaguer en attendant la montée du Drapeau.
Ce matin, quand Sophie arrive, Cynthia est déjà là.
Bonjour! »  Dit Sophie en s’asseyant à coté de son amie.

Celle-ci, en guise de salutation s’exclame :

Hé, Sophie, tu as vu l’épisode d’hier du feuilleton? »
Ouais! C’était  super  joli… Mais, aujourd’hui, j’aimerais qu’on parle d’autre chose
Ah, ouais! De quoi?
Dis-moi, Cynthia, dit alors, Sophie, si tu étais présidente de la République d’Haïti, que ferais-tu?
Depuis quand tu t’intéresses à la politique?
Depuis que j’ai pris conscience des différents problèmes de mon pays et l’absence des femmes                 dans ce secteur
Ah! Dans ce cas, pourquoi tu ne t’es pas portée candidate lors des dernières élections présidentielles? T’aurais pu être élue, qui sait? Pourquoi pas une écolière à la fin!


Très drôle! Sérieusement, que ferais-tu?...
Ben, je ferais comme les autres. Me faire plein de frics et me ficher de tout le reste, quoi!
- Comment peux-tu dire cela? Tu me déçois beaucoup, Cynthia!
Allons, ne te fâches pas! En Haïti, c’est comme ça depuis la nuit des temps et crois-moi, Sophie,                ce n’est pas demain la veille que ça va changer!
C’est justement ça notre problème. A force de penser que la situation d’Haïti ne changera jamais, on ne fait rien pour que ça change. Mais, si chacun se dit : je veux contribuer dans le   changement de mon pays, Haïti pourrait connaître un jour nouveau.


- Si tu le dis!... Mais toi, que ferais-tu?...


Mon programme


La différence au féminin pluriel!
Plein de femmes dans les grands postes. Et! En passant, tu te souviens de cette fille qui était dans notre classe l’année dernière, Jessica? Dit Sophie pensivement. Elle ne peut plus aller à l’école parce que ses parents sont très pauvres!
- Je ferais, c’est de construire des écoles partout dans le pays
Ensuite, je ferais construire des hôpitaux et des orphelinats pour les enfants de rues, des parcs    d’attractions, des centres culturels pour les jeunes ainsi que les adultes. Des centres commerciaux afin que  les petits et petites commerçants puissent libérer les trottoirs, des centres d’hébergements pour ceux et celles qui habitent sous les tentes, des refuges pour les animaux errants et des campus universitaires. Comme ça, après le bac, les jeunes  les plus défavorisés-es pourraient apprendre un métier et au moins ne seraient plus obligés-es d’aller étudier  à l’étranger.


Ben, voyons!
Sophie ignore l’ironie de Cynthia et continue:
- Je ferais diminuer sur les dépenses de fonctionnement de l’État afin d’augmenter celles du         fonctionnement du peuple.
Je créerais plus d’emplois.
J’organiserais des campagnes de sensibilisation pour la protection de l’environnement.
- Je créerais des centres d’appui pour les jeunes en difficultés.
Je ferais en sorte que cessent les discriminations de genres et que les femmes puissent avoir les             mêmes  conditions sociales que les hommes.
Je ferais industrialiser l’agriculture pour que les terres se fertilisent et la faim ne serait plus  qu’un mauvais  souvenir.
Je ferais des infrastructures dans tous le pays et je ferais en sorte que les paysans-nes aient une                meilleure condition de vie.
Je veillerais à ce que les normes de la construction soient respectées afin que la catastrophe du 12 janvier ne se reproduise pas.
que l’éducation sexuelle des enfants soit faite dès la puberté, à ce que ceux-celles qui sont atteint par le fléau du sida ne soient pas stigmatisés mais qu’ils puissent jouir d’une aide psycho-sociale.
Que le choix à l’orientation sexuelle soit respecté.
-Que l’on respecte le travail des journalistes.
Je veillerais à ce que la police et la justice mènent à bien leur travail afin que toute forme de corruption soit bannie de notre société.
Sais-tu seulement combien de fois j’ai entendu toutes ses belles promesses? Dit Cynthia qui a    attentivement écouté son amie. Promesses qui se sont volatilisées dès l’instant où ils ont franchi  le seuil du palais présidentiel. C’est bien joli, tout ce que tu viens d’avancer mais ce ne sont que des mots, des paroles, hélas, qui  vont s’évaporer dans la nature, une fois que tu seras élue présidente.
Je te comprends parfaitement, dit Sophie. Je sais qu’il est difficile d’y croire encore après tant de            déceptions mais il ne faut pas désespérer. Moi, je te le dis du fond du cœur, si j’étais présidente de la république d’Haïti, chaque Haïtien aurait une raison d’aimer leur patrie.
Ok! Soupire Cynthia. Il ne me reste plus qu’à prier pour que tu sois élue  présidente d’Haïti Que             Dieu t’entende, mon amie. Que Dieu t’entende!... 

Puis, comme la cloche de l’école se fait entendre, les deux jeunes filles se lèvent et vont se mettre en rang pour la montée du Drapeau et c’est avec le cœur rempli d’espoir qu’elles entonnent en chœur, avec leurs camarades : « Pour le pays et pour nos mères bêchons joyeuse!
                                                                                      FIN
Texte de participation a  un concours á l’Institut Français D’Haïti sous le Thème : ‘ « Si j’étais présidente de la  République d’Haïti »

 Par Sophonie MAIGNAN

                         












Lundi 22 aout 2011


Je suis Sophonie MAIGNAN, écrivain, poétesse.
Dans mon pays, quand on est femme, pour écrire, on rencontre certaines difficultés en ce qui concerne les  thèmes et sujets qu’on doit traiter. Par exemple, on a tendance à critiquer une femme qui fait des déclarations d’amour à un homme, ce qui entraine les femmes à avoir peur  de parler d’amour à travers leurs œuvres.  Moi,  je traite tous les sujets tels que les problèmes politiques et sociaux, les injustices faites aux femmes…et, bien sur, l’amour. Je conseille à toutes les femmes d’Haïti et du monde entier qui écrivent  de faire comme moi car tout le monde - y compris les femmes- a  le droit de s’exprimer librement.

Je t’aime
Comme la beauté des fleurs sauvages
La douce brise des branchages
Le chant des oiseaux
Et le murmures des eaux : je t’aime

Comme le ciel d’azur
La nature et ses verdures
Qui nous offrent de beaux présents
Depuis la nuit des temps : je t’aime

Je t’aime comme le soleil brille
Je t’aime comme les étoiles scintillent
Je t’aime de tout mon cœur
Je t’aime et ca me comble de bonheur !


Extrait du recueil Etat d’Ame de Sophonie MAIGNAN





 J’ai survécu à la violence conjugale envers et contre ce type! 

Raconté par P.D.

Ecrit par Mirlande Zaré le 8 aout 2011

Il cherche encore à me reconquérir. Il affiche mon nom dans un quotidien de la capitale : « un tel contre une telle ». Quelle joie s’il pouvait divorcer de moi !  De mon côté, je ne peux pas prendre l’initiative du divorce à cause de ma situation économique faible et les séquelles psychologiques, morales, physiques qu’il m’a laissées, bref, j’ai trop peur de lui. Il peut me tuer et s’en tirer de la police et  de la justice, rien de tout, rien de moins, grâce à ses relations.

Mon ex mari, pendant les 7 années précédant notre mariage était cool, de taille imposante, charmant et sérieux, comme toi tu le décrierais si tu le rencontrais sur ton chemin. Je l’ai épousé le 27 septembre 2000 pendant ma première grossesse (mon fils est âgé de 11 ans aujourd’hui).  2 jours après la cérémonie nuptiale, le cauchemar a commencé avec les injures à l’endroit de ma mère et de mon père.  6 ans après, je laisse définitivement le toit marital, partie pour le Cap pour sauver ma vie, celle de ma mère, de mon fils et  de l’enfant que je portais avec un lourd bilan physique et émotionnel.

Il me battait durement  presque tous les jours sous n’importe quel prétexte. Je porte les traces de coups des chaises, sa ceinture, le balai, ses sandales, son arme. Parfois, je recevais des coups mortels au visage, à la tête, dans le bas ventre, ma mère, mon fils n’étaient pas épargnés. Après chaque bastonnade suivait un viol de réconciliation qui va m’engager dans une seconde grossesse.

Pourquoi ne pas chercher de l’aide ? Cette question est apparue dans un  débat du jeudi sur les violences au centre We-Lead. De l’aide, j’en ai cherché. Je suis allée voir SOFA. De la thérapie, aux séminaires, des kits, aux cours professionnels (informatique payé par SOFA), mais à la justice et à la police (l’institution ou cet homme travaillait) tout restait bloqué.

J’ai eu une entente à l’amiable proposé par le chef hiérarchique du type à la police moyennant que je devrais dénoncer ses nouvelles tentatives. C’est rigolo ! Il  me visitait pour s’informer ! Il veut ma mort!
Mon calvaire a duré 11 ans.  Vivement le divorce! Je ne te dis pas son nom! J’ai trop peur! Mais au creux de ton oreille, je raconte cette histoire pour te dire fais gaffe! Si tu le rencontreras sur ton chemin, cours à toute jambe!