A vos plumes!


Ouf!!!!! Enfin, me voila au bout de cette dure journée!!


Assise devant mon miroir, pour me décoiffer et retirer mes bijoux, je repense à cette journée bien remplie qui me laisse fatiguée mais contente. Mais soudain, un coup d’œil dans la glace… Et revoilà cette image que j’aime, que je déteste, qui m’exaspère, qui me plait…….
-          Alors, on est contente de sa journée ?

(Elle a un air moqueur, mais pourquoi donc serait-elle donc moqueuse ? j’ai eu une excellente journée pourtant. Mon atelier sur le genre et la reconstruction s’est très bien passée, j’ai été coordonatrice et présentatrice en même temps cela m’a fait courir partout mais c’était réussi. Le MCFDF n’était pas présent mais on peut le comprendre, c’était le jour du vote de la loi sur la paternité responsable…)

-          La loi sur la paternité responsable !!!! ah ah ah ah !!!! Elle est bien bonne celle la… Tu pense vraiment qu’un jour les hommes de ce pays auront un comportement responsable face a leur femme et a leurs enfants ?????? tu rêves ma belle et en couleur en plus !!!!

-          C’est un rêve c’est vrai, mais j’y crois de tout mon cœur, autant que les autres avant moi croyaient au droit de vote, a l’égalité des chances et au droit de l’enfant de porter le nom de son père même si celui-ci est marie.

-          Et conne avec ca ! (décidément elle m’énerve ce soir.. un de ces jour je finirai par casser ce miroir pour ne plus la revoir) t’as oublié que toi t’as pas eu le droit de porter le nom de ton père ? Car c’était un homme de loi (oh cet air méprisant, qu’elle affiche….. me donne envie de pleurer)  Et que tes demi -frères et sœurs ont tous crus que leurs parents t’avaient recueillie par charité humaine ?

Elle a tape fort cette fois et elle le sait, la mégère……..
Ses paroles, telle une machine à voyager dans le temps, me ramène à des  années auparavant, tandis que  l’image dans le miroir s’estompe pour laisser place à une adolescente  de 12 ans, étalée sur un lit, pleurant toutes les larmes de son corps…..
C’est vrai que je n’ai pas eu le droit de porter le nom de mon père, car c’était un homme de loi, et la loi haïtienne ne permet pas a un homme marie de donner son nom a sa fille illégitime, mais il a quand même fait sa part, mon père, car il a déchiré le premier acte de naissance ou ma mère m’avait appelée Marie-Ange, alors que lui me prénommait Claudine , et puis il m’a amené dans sa maison ou je suis devenue la jolie petite fille que l’on aide…….
Mais ce soir, j’en peux plus, cela fait des années que sa femme est morte, mais il n’a jamais eu le courage d’avouer à ses enfants que j’étais sa fille. Et aujourd’hui, ils sont tous la, en bas dans le salon, ils se regardent, se sourient, partagent leurs souvenirs et leurs histoires de vie…. C’en est trop, j’en peux plus, je me sens de trop, et si étrangère à cette famille à laquelle j’appartiens a moitie et qui ne sait même pas que j’existe…….. Alors j’ai fui dans ma chambre pour pleurer des larmes de dépits, des larmes de tristesse, des larmes de frayeur, des larmes d’interrogation…… Qui suis-je ? Mais mon Dieu qui suis-je ? Suis-je seulement la fille de cette jeune paysanne qui sait à peine lire et qui se débat pour survivre dans un «  faktori » du parc industriel ? Ou suis-je aussi la fille, de ce bourgeois qui habite TURGEAU, qui a travaille a l’UNESCO et qui a fait le tour du monde ? Ai-je le droit de seulement rêver d’être les deux, d’être un jour reconnue en temps que telle ? Et  ou est ma place ?  Ou donc est  ma place ? Dans le bidonville, auprès  de ma mère ? Ou dans la cour des grands et les beaux quartiers ?

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jeudi 7 oct 2011
Ce Matin


Ce  matin, assise devant mon miroir, je me coiffe, il est presque temps de partir pour le bureau, mais je reste  immobile, les yeux accroches au miroir, regardant mon reflet comme si c’était quelqu’un d’autre, et le reflet que je regarde semble être un autre que la mienne ; et comme si elle avait une vie propre, elle s'amine, me questionne, me juge, ricane, me condamne... me console... en fait c’est un autre moi que je ne connais pas ou que je cache trop bien……………………

J’ai le cafard, j’ai une larme coincée, dans l’œil, comme un grain de poussière, elle  me pique, me dérange… ne demandant  qu’a couler…

¾  Ah oui ! le cafard hein... et Pourquoi ? (cette image dans le miroir, qu’est-ce qu’elle me veut ?…)
¾    Je ne sais pas, sans doute est-ce le moment de verser une larme sur ma vie, sur mes rêves, sur mes erreurs….

¾   Ne regardes pas le passe, vis le présent, focus sur le futur et cela ira..., me répond mon miroir... (elle est gentille, j’ai l’impression qu’elle me sourit, si je pouvais faire comme elle...)

¾   Mais le futur, je ne peux même pas l’imaginer, je me sens si fatiguée… -)
¾    Déjà … a ton âge, mais tu es trop jeune... (elle ricane, la mégère, je sens que je vais me fâcher...)

¾  Trop jeune, que veut dire ce mot ?  a-t-il vraiment rapport avec l’âge ? Peut-on être Jeune lors que l’on a vécu toutes ses choses, lorsque l’on est passe par tout cela, lorsque tout le temps, toujours, la vie s’acharne à nous rappeler qui l’on est, d’où on vient. lorsqu’elle nous impose des limites, et que tout ce qu’on fera, touts les rêves, tout le courage du monde, touts les efforts ne nous permettront jamais de les dépasser ?

¾  Qu’est-ce que la jeunesse d’une femme? si ce n’est que le rêve  de devenir tout ce que l’on voulait enfant, de rêver d’être belle, intelligente, et d’éblouir son monde, de rêver d’amour et  de lendemains heureux…………. Mais est-ce seulement vrai ? Une femme a-t-elle le droit de rêver à autre Chose que ce pourquoi la société la prépare, une vie sage et digne, à la maison à élever les enfants et un mari que la famille apprécie, une profession pour l’éducation et le public ? Que se passe t-il donc lorsqu’elle dépasse ses limites et bien d’autres encore, lorsqu’elle change de rêve, et devient celle quelle veut vraiment ? quel est le prix ā payer pour un tel sacrilège ?

¾    Tu le sais n’est-ce pas ? , tu l’as vécu plusieurs fois pourtant…… as-tu oublie, as-tu oublie ? (oh ! ce miroir qui me regarde, avec ce regard hautain, comme si elle me méprisait pour avoir ose……)

(extrait du livre : histoire d’une femme (Claudine Saintal))





Jeudi 11 aout 2011


Daphkar Compère, Club membership We-Lead


Drôle d'interprétation (suite)!

Dans ma précédente page, vous aviez lu qu’un soir de solitude j’avais décidé d’utiliser une nouvelle personne rencontrée pour m’aiguiser le canal auditif (kase ti bwa nan zorey mwen). Voici la suite de l’histoire…

Une, deux, trois minutes passèrent sans feedback de son côté.  Je n’étais pas disposée à retourner au travail intellectuel que j’étais en train de préparer pour mon cours a la FASCH, encore moins à aller au lit sans avoir pris ma pause conversationnelle ou musicale ; il n’était pas question non plus que je reste face à moi-même en attendant que je m’endorme.  Pas question ! 

Je dois vous confier que je ne suis de celles et de ceux-là qui se contentent de merles faute de grives.  Il fallait que je prenne cette pause et que j’en sorte satisfaite (si w pa jwenn manman tete grann).

J’ai deviné alors qu’il dormait, sinon, la réponse n’aurait pas tardé à ce point. Mon flair sur lequel je peux compter me dit que non seulement il m’aurait rapidement répondu par un appel, mais aussi on aurait eu une conversation intéressante, nourrissante, expansive et jouissive in fine (Jouir est un mot que j’aime bien aussi dans le sens de dire je fais une chose que j’avais envie de faire).

Dommage, me suis-je dit « on se serait amusé pourtant ».  Et sur ces points je sais que je ne me suis pas trompée. Je me suis donc arrangée pour être bien entourée pendant les quelques minutes que je devais passer éveillée avant mon sommeil.  Je reste donc avec Anthony Giddens, Talcott Parsons, Pierre Bourdieu présents sur ma table de chevet mais en ce moment précis ils étaient silencieux ; la parole était à Lobo dans son texte : « Et le texte se fit Lobo »...  Après quoi j’ai passé le microphone aux chanteurs à la voix entrainante quand il fait nuit  (De mon humble point de vue, bien sur) : Beethova Obba, Patricia Kaas et Emeline Michel…  Ainsi j’ai savouré avec émotion certains de leurs morceaux triés sur le volet avant de me jeter dans les bras de Morphée comblée des cheveux aux orteils.

A sept heures du matin, dans le lendemain, un appel téléphonique me réveilla, en m’arrachant à un de ces rêves idylliques que vous connaissez sans doute, mes amies-amis.  Pierre !  C’était monsieur sur mon écran de téléphone.

-          Allo !
-          Oui, bonjour.  J’ai reçu un message de votre portable hier soir.  Je ne sais pas si la  personne à l’avoir envoyé s’était trompée de numéro ?
-          Non.  Le message t’a été effectivement destiné.
-          Ah oui ?  Et, vous êtes?
-          C’est moi.., Pierre, moi D…
-          Sans blague ?  Tu te mets à me faire des avances ?
-          Appelle ca comme tu veux.
-          Ok.  Et c’est pour quand la réplique ?  Sinon, je peux te faire signe de préférence parce que tu ne me laisses pas indifférent, soit dit en passant.
-           Oublie ça Pierre ! bye !

Quoi ! Il croit que je le draguais ! Etes-vous d’accord avec lui ? Ma parole ! Bande d’esprits tordus, lisez en bas.

L’homme propose, femme dispose…  Et quand la femme propose, l’homme (tout le monde) indispose… Ha, le choc des traditions (des civilisations)!  Et nous autres qui croyions que ce centenaire nous avait sevré de ces tabous !  Voilà qu’un signe de la main, un petit bonsoir au téléphone fait la dragueuse comme l’habit fait le moine. Mais, quoi ?, je ne peux pas inviter un homme au ciné ?  Je ne peux l’inviter à danser ?  Est-ce que je dois toujours ravaler certains petits gestes comme le fait d’envoyer un petit coucou à un homme parce que cela choque venant d’une demoiselle ?  Pas besoin d’une longue argumentation, il est un fait que la femme apprend à refouler l’ « envie d’aborder un homme » sinon c’aurait été pareil pour tous les autres : les «j’ai soif», les « j’ai mal », les « j’ai faim » n’auraient de sens que dans la bouche d’un tel (et non dans la bouche d’une telle).  Cela dit, pourquoi voit-on dans le fait de faire « le premier pas » une entreprise masculine ?  Et pourquoi ca devient si compliquer quand ca provient d’une femme ?  Et si on commençait par banaliser ce geste? Au risque de voir la galanterie s’anéantir, moi je veux bien voir inverser les rôles un moment et pour toujours.  Rien que pour le plaisir de changer de peau un certain temps et toujours, Ha, Ha, Ha !…  Qu’en pensez-vous? Je passe a ma musique a la radio : « ♪♪ La tempête a cessé, j’ai fini de t’aimer…♫ ». 
Fin










Drôle d'interprétation!


En parlant de mésinterprétation, je veux bien partager cette histoire avec vous.

Je suis étudiante à la FASCH.  Dernièrement j’ai fait la connaissance d’un type plutôt correct dans un espace socioculturel de la capitale que je fréquente depuis peu.  Bien sur, il faut entendre par correct: serviable, célibataire dépassant la trentaine avec boulot et petite voiture, le français ordinaire sur la langue et les sciences juridiques dans la tête; en un mot, les genres d’hommes qui ont de quoi dire et qui savent comment les dire.  Le hasard a voulu, quelques jours plus tard que ce type plutôt correct me propose de me déposer chez moi. Et ce jour là je suis descendue de la voiture de monsieur avec une carte de visite en main que j’ai inséré dans ma bourse chemin faisant.  Des jours passèrent ainsi sans « inter-action » dans le sens wébérien du terme ; mais nous nous sommes croisés, nous nous sommes souris, nous nous sommes dit des choses polies ; comme ca se passe entre toutes gens civilisées, il faut le dire.

Tout semble aller correctement (j’aime bien le mot « correct ») jusque dans la nuit de ce grand vendredi soir dernier où, aux environs de 10h30, en poids a la solitude et en grand besoin d’aiguiser mon canal auditif, je pris ma bourse, en tirai la fameuse carte de visite, composai le numéro de monsieur pour lui envoyer un simple petit mot : endormi ?


A suivre......