12 avril 2012

29 mars au 6 avril


Haïti/législation

Jeudi 29 mars 2012 a marqué le 25e anniversaire  de la constitution de 1987. Constitution qui fait couler beaucoup d’encre et qui, par ailleurs, malgré l’effort conjugué des féministes n’arrive pas à garantir équitablement les droits de tous : des femmes autant que des hommes… Au fait, on se demande combien de lois votées en défaveur des femmes est-on prêt à reconsidérer pour marquer le début de ce nouveau ère?

Le mouvement des femmes haïtiennes pour le développement (MOUFHED), s’est réuni à Fanny Villa en cette circonstance autour d’un atelier qui devait questionner le droit de la famille et la situation de la femme par rapport à la justice haïtienne. La pertinence de la « Corbeille législative des femmes haïtiennes » éclairci le sujet et enfonce le doigt dans la plaie : les femmes n’auront pas un ouf tant que notre système judiciaire ne votera pas des lois d’applications.  Il faut que soient en vigueur des lois qui puissent concrétiser les possibilités que nous offre la mère des lois.

 Haïti / Droits humains

Plusieurs activités ont été entreprises, ce mardi 3 avril à l’occasion de la journée nationale des femmes.
Le bureau de la femme démocratique a tenu une conférence de l’aéroport international Toussaint Louverture dans laquelle le premier ministre désigné Laurent Lamotte  a pris part. Ce dernier promet que les femmes auront une grande visibilité dans son équipe si toutefois il arrive à avoir la bénédiction des parlementaires. On devine déjà à quel résultat s’attendre lorsqu’on tient compte de l’insignifiante présence des femmes au niveau du parlement… Mais, bon, il y a là toutefois une lueur d’espoir.

Le Ministère à la Condition Féminine (MCFDF) et la Minustah ont inauguré trois centres d’accueil pour encadrer les femmes et les filles qui subissent des violences sexuelles dans les camps. Respectivement aux camps de Carradeux, Golf club de Pétion-Ville et Parc Jean Marie Vincent. L’intention est à féliciter mais le partenariat est à questionner. Pourquoi se mettre avec la Minustha qui compte à son actif des viols et d’abus à caractères sexuels sur des mineurs (filles et garçons) pour la réalisation d’un tel projet ?...
Crée depuis novembre 2005, aujourd’hui la Coordination Nationale des Affaires Féminines et des Questions de Genres au sein de la PNH a enfin un bureau et des centres en présence de la ministre à la condition féminine Yanick Mézil et la première dame de la république Sophia Martelly. Ce n’est pas trop tôt !
Elles ont pris tour à tour la parole et à en croire leur dire, cette initiative à été prise en vue de rétablir un état de droit dans les affaires de genres et mettre fin à l’impunité. Qu’il en soit ainsi !

International / Droits humains

Vendredi 06 avril dernier une enfant de 10 ans accouche par césarienne en Colombie. Ce fait indigne celle ou celui qui l’apprend mais tel ne sera pas sa surprise d’apprendre que le père ne risque pas de se faire poursuivre par la justice puisque le tribut d’où ils viennent l’autorise et l’état colombien accorde à ce tribut une certaine autonomie. Qu’en disent et font la Unesco et l’Onu-femme dans cas pareil ? A l’âge de s’amuser et d’aller à l’école, cette enfant est mère et s’occupe d’un bébé, et va aussi être responsable d’une famille à son retour de l’hôpital…

9 avril 2012

7 au 15 mars



Haïti/Education 

Du 7 au 9 mars 2012, une série de conférences-débats ciblant près de 300 écoliers-res de différentes institutions de la région de P-au-P, a été organisée par l’Unesco pour lutter contre le VIH/SIDA et promouvoir l’équité de genre en milieu scolaire.
Parmi les différentes interventions, on a relevé le fait que le système éducatif haïtien représente le vecteur de la reproduction du machisme et du sexisme chez les jeunes.
Ces conférences sont bienvenues si l’on considère qu’entre VIH/SIDA et l’inégalité de genre se noue une relation de cause a effet qui fait que les inégalités économiques et sociales dont les filles et les femmes sont victimes les rendent plus vulnérables face eu VIH/SIDA qui en retour se nourrit et contribue également à ces inégalités.  

L’organisation Mondiale de la Santé cite quelques causes de cette relation. Par exemple  «les normes de genre permettent aux hommes d'avoir plus de partenaires sexuels que les femmes. […] Les relations sexuelles forcées […] Les femmes ne sont parfois pas bien informées du lien qui existe entre la sexualité et l'épidémie du VIH/sida parce qu'elles ne sont pas "censées" avoir une bonne connaissance de la sexualité; les hommes ne sont parfois pas bien informés non plus car ils sont "censés" tout savoir sur la sexualité [...] Les femmes n'ont pas le pouvoir d'imposer leur point de vue [...] Beaucoup d'hommes contrôlent les finances de la famille et l'accès des femmes aux soins de santé [..]…


Joseph Delouis Dutreuil, dans sa mémoire de sortie, Université D'Etat D'Haïti, Faculté des Sciences Humaines (FASCH) - Licence en Psychologie 2007 mentionne que : «l'un des premiers effets de la pauvreté dans la propagation du VIH/SIDA c'est surtout la diminution de l'autonomie de l'individu. Car autant que l'individu se retrouve dans des situations de privation c'est autant qu'il risque d'accepter de faire n'importe quoi juste pour pouvoir répondre à certains de ses besoins. D'où la personne de situation socio-économique défavorisée devient privée d'un ensemble d'atouts nécessaires à pouvoir s'imposer dans une relation. Cette situation a un plus grand effet sur les femmes que les hommes, dans la mesure où notre système socio-économique place la femme en situation d'exploitée. ».
Plus loin, il cite Colette Vilgraine dans: Impact économique du VIH/SIDA en Haïti, secteur par secteur. Analyse de la réponse préparée par Pour l'ONU/SIDA, décembre 2006, page 5  qui écrit : « La pauvreté, les inégalités de genre ont limité la capacité des femmes à négocier l'utilisation du condom lors des relations sexuelles, favorisant ainsi l'extension de l'épidémie, au début à prédominance masculine vers la population féminine ».
Bien que cette initiative de l’Unesco est louable La question qu’on pourrait poser c’est : y a-t-il des dispositions prises par les autorités pour, au moins, réduire ces inégalités ?

Politique

Plus d’une centaine d’associations de Femmes ont organisé un forum le 15 Mars 2012 dans la ville du Cap Haïtien sous le thème « Fanm se poto mitan pou devlopman Gran Nò a (La femme, pilier du développement du Nord)». Sous le patronage de USAID/OTI et le  Ministère à la Condition féminine et aux Droits de la Femme (MCFDF), les femmes ont formulé leurs revendications dans un document afin d’être acheminé aux autorités concernées.
Pouvons-nous  espérer un revirement de la présidence dans la situation d’exclusion de la politique et de l’économique des femmes ?  En tout cas, la première Dame, présente en la circonstance encourage les femmes à se mettre en association et souhaite la réduction des barrières socio-politiques et économiques qu’ont toujours affrontées ces femmes.

De grands projets sont en cours dans la région du Nord, tels que, l'aéroport du Cap-Haïtien, l'Université de Limonade et le Parc industriel de Caracol, quelle politique d’intégration des femmes dans ces projets pouvons espérer ?


Par Sophonie Maignan et We-Lead.