9 avril 2012

7 au 15 mars



Haïti/Education 

Du 7 au 9 mars 2012, une série de conférences-débats ciblant près de 300 écoliers-res de différentes institutions de la région de P-au-P, a été organisée par l’Unesco pour lutter contre le VIH/SIDA et promouvoir l’équité de genre en milieu scolaire.
Parmi les différentes interventions, on a relevé le fait que le système éducatif haïtien représente le vecteur de la reproduction du machisme et du sexisme chez les jeunes.
Ces conférences sont bienvenues si l’on considère qu’entre VIH/SIDA et l’inégalité de genre se noue une relation de cause a effet qui fait que les inégalités économiques et sociales dont les filles et les femmes sont victimes les rendent plus vulnérables face eu VIH/SIDA qui en retour se nourrit et contribue également à ces inégalités.  

L’organisation Mondiale de la Santé cite quelques causes de cette relation. Par exemple  «les normes de genre permettent aux hommes d'avoir plus de partenaires sexuels que les femmes. […] Les relations sexuelles forcées […] Les femmes ne sont parfois pas bien informées du lien qui existe entre la sexualité et l'épidémie du VIH/sida parce qu'elles ne sont pas "censées" avoir une bonne connaissance de la sexualité; les hommes ne sont parfois pas bien informés non plus car ils sont "censés" tout savoir sur la sexualité [...] Les femmes n'ont pas le pouvoir d'imposer leur point de vue [...] Beaucoup d'hommes contrôlent les finances de la famille et l'accès des femmes aux soins de santé [..]…


Joseph Delouis Dutreuil, dans sa mémoire de sortie, Université D'Etat D'Haïti, Faculté des Sciences Humaines (FASCH) - Licence en Psychologie 2007 mentionne que : «l'un des premiers effets de la pauvreté dans la propagation du VIH/SIDA c'est surtout la diminution de l'autonomie de l'individu. Car autant que l'individu se retrouve dans des situations de privation c'est autant qu'il risque d'accepter de faire n'importe quoi juste pour pouvoir répondre à certains de ses besoins. D'où la personne de situation socio-économique défavorisée devient privée d'un ensemble d'atouts nécessaires à pouvoir s'imposer dans une relation. Cette situation a un plus grand effet sur les femmes que les hommes, dans la mesure où notre système socio-économique place la femme en situation d'exploitée. ».
Plus loin, il cite Colette Vilgraine dans: Impact économique du VIH/SIDA en Haïti, secteur par secteur. Analyse de la réponse préparée par Pour l'ONU/SIDA, décembre 2006, page 5  qui écrit : « La pauvreté, les inégalités de genre ont limité la capacité des femmes à négocier l'utilisation du condom lors des relations sexuelles, favorisant ainsi l'extension de l'épidémie, au début à prédominance masculine vers la population féminine ».
Bien que cette initiative de l’Unesco est louable La question qu’on pourrait poser c’est : y a-t-il des dispositions prises par les autorités pour, au moins, réduire ces inégalités ?

Politique

Plus d’une centaine d’associations de Femmes ont organisé un forum le 15 Mars 2012 dans la ville du Cap Haïtien sous le thème « Fanm se poto mitan pou devlopman Gran Nò a (La femme, pilier du développement du Nord)». Sous le patronage de USAID/OTI et le  Ministère à la Condition féminine et aux Droits de la Femme (MCFDF), les femmes ont formulé leurs revendications dans un document afin d’être acheminé aux autorités concernées.
Pouvons-nous  espérer un revirement de la présidence dans la situation d’exclusion de la politique et de l’économique des femmes ?  En tout cas, la première Dame, présente en la circonstance encourage les femmes à se mettre en association et souhaite la réduction des barrières socio-politiques et économiques qu’ont toujours affrontées ces femmes.

De grands projets sont en cours dans la région du Nord, tels que, l'aéroport du Cap-Haïtien, l'Université de Limonade et le Parc industriel de Caracol, quelle politique d’intégration des femmes dans ces projets pouvons espérer ?


Par Sophonie Maignan et We-Lead.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire